Camille  Bloomfield

poésie · traduction · enseignement · recherche

À nous ! archives sonores de poésie (performance)

Le contexte

Le colloque ” Les archives sonores de la poésie — Production, conservation, utilisation ” :

  • Orga­ni­sé par Abi­gail Lang (Paris-Dide­rot), Michel Murat (Paris-Sor­bonne), Céline Par­do (Paris-Sor­bonne)
  • por­té par l’université Paris-Dide­rot ; l’université Paris-Sor­bonne, avec le concours de l’école doc­to­rale III de Paris-Sor­bonne, du réseau Usage des Patri­moines Numé­ri­sés (UDPN), de l’Institut Uni­ver­si­taire de France, et l’Institut des Amé­riques, et en par­te­na­riat avec l’Institut Natio­nal d’Audiovisuel et Double Change
  • les 24 – 25 novembre 2016, à Paris.

À propos de quoi ?

2 axes prin­ci­paux : “Pré­ser­ver et valo­ri­ser les archives” (jour 1), et “Récep­tions et usages des archives sonores et audio­vi­suelles” (jour 2).

Ma performance

” À nous ! ” — Créer l’archive sonore en direct

Ins­pi­rée par ces trois angles qui me pas­sionnent (poé­sie, archive, sonore), j’y ai fait une pro­po­si­tion un peu aty­pique et malicieuse…

Dans la lignée des tra­vaux de recherche-créa­tion, et aus­si dans l’espoir d’assouplir les lignes qui séparent encore trop sou­vent le monde uni­ver­si­taire de celui de la créa­tion, j’ai pro­po­sé aux orga­ni­sa­teurs une per­for­mance poé­ti­co-cri­tique qui ten­te­rait un retour ins­tan­ta­né sur le col­loque, à par­tir des mots-mêmes qui y auraient été pro­non­cés ou dif­fu­sés. Celle-ci serait pré­sen­tée en fin de col­loque, en une sorte de conclu­sion ouverte et poly­pho­nique. Cette action-recherche devait être per­mise par la mani­pu­la­tion de l’ob­jet au cœur des réflexions, et ici mis en abîme : l’archive sonore de poé­sie. Le temps y serait étran­ge­ment com­pres­sé : l’ar­chive, qui implique tra­di­tion­nel­le­ment un geste pos­té­rieur sur un objet du pas­sé, serait ici faite en direct, dans le pré­sent — une pièce née archive.

Dans le cadre de mon tra­vail poé­tique, cette per­for­mance s’ins­crit dans une série de tra­vaux qui mêlent 1/​une struc­ture contrainte ou un pro­cé­dé contraint, 2/​un dis­po­si­tif mul­ti­mé­dia, et 3/​une ver­sion orale pour la performance.

 

Protocole de la performance :

  • 1) récu­pé­rer au fur et à mesure du col­loque les enre­gis­tre­ments audio des inter­ven­tions, grâce à l’aide des tech­ni­ciens de la salle,
  • 2) les mon­ter et les mixer en direct, depuis la salle, pen­dant le temps du col­loque, en y mêlant voix des cher­cheurs et voix des poètes “archi­vés”, en une carte pos­tale sonore où la hié­rar­chie des dis­cours serait mise à plat, où des voix rele­vant de registres dif­fé­rents se feraient écho, et où cer­taines phrases appa­rem­ment ano­dines pren­draient sou­dain une tout autre importance…
  • 3) dif­fu­ser, à la toute fin du col­loque et en pré­sence des inter­ve­nants eux-mêmes, ce mon­tage sonore pré­cé­dé de la lec­ture d’un petit texte, éga­le­ment écrit pen­dant le temps du col­loque, et reve­nant sur son propos

Résultat ?

  • J’ai d’a­bord lu ce qui n’é­tait alors que des notes éparses, mes remarques sur ce qui s’é­tait dit au col­loque, les grands axes qui s’en déga­geaient, mais aus­si sur ce que m’é­vo­quait l’ap­proche sonore d’un tel maté­riau. J’ai déve­lop­pé l’en­semble et l’ai un peu lis­sé pour la note d’in­ten­tion qui est publiée dans le livre issu du col­loque Archives sonores de la poé­sie, Presses du réel, à paraître en 2020.
  • Par ailleurs, la “pièce” sonore, com­po­sée en direct, est d’a­bord une archive sonore du col­loque, un rea­dy-made consti­tué uni­que­ment de bouts d’in­ter­ven­tion des cher­cheurs, et de mor­ceaux d’ar­chives dif­fu­sées par eux tout au long du col­loque est dis­po­nible ici.
  • À noter : je me suis inter­dit de retou­cher au mon­tage après-coup, amé­lio­rant juste un peu le mixage, pour gar­der le carac­tère “à chaud” de la réac­tion et parce que ça fai­sait plei­ne­ment par­tie du pro­to­cole de ma performance.