A nous ! archives sonores de poésie

Archive textuelle de la perf

Télécharger ici ma "note sur un retour sonore, poétique et critique d'une archive en direct", écrite pour accompagner cette pièce et publiée dans le livre issu du colloque : Archives sonores de la poésie (Presses du réel, 2020).

Le contexte

Le colloque "Les archives sonores de la poésie - Production, conservation, utilisation" :

  • Organisé par Abigail Lang (Paris-Diderot), Michel Murat (Paris-Sorbonne), Céline Pardo (Paris-Sorbonne)
  • porté par l’université Paris-Diderot ; l’université Paris-Sorbonne, avec le concours de l’école doctorale III de Paris-Sorbonne, du réseau Usage des Patrimoines Numérisés (UDPN), de l’Institut Universitaire de France, et l’Institut des Amériques, et en partenariat avec l’Institut National d’Audiovisuel et Double Change
  • les 24-25 novembre 2016, à Paris.

À propos de quoi ?

2 axes principaux : "Préserver et valoriser les archives" (jour 1), et "Réceptions et usages des archives sonores et audiovisuelles" (jour 2).

Ma performance

"À nous !" - Créer l’archive sonore en direct

Inspirée par ces trois angles qui me passionnent (poésie, archive, sonore), j'y ai fait une proposition un peu atypique et malicieuse...

Dans la lignée des travaux de recherche-création, et aussi dans l’espoir d’assouplir les lignes qui séparent encore trop souvent le monde universitaire de celui de la création, j'ai proposé aux organisateurs une performance poético-critique qui tenterait un retour instantané sur le colloque, à partir des mots-mêmes qui y auraient été prononcés ou diffusés. Celle-ci serait présentée en fin de colloque, en une sorte de conclusion ouverte et polyphonique. Cette action-recherche devait être permise par la manipulation de l'objet au cœur des réflexions, et ici mis en abîme : l’archive sonore de poésie. Le temps y serait étrangement compressé : l'archive, qui implique traditionnellement un geste postérieur sur un objet du passé, serait ici faite en direct, dans le présent - une pièce née archive.

Dans le cadre de mon travail poétique, cette performance s'inscrit dans une série de travaux qui mêlent 1/une structure contrainte ou un procédé contraint, 2/un dispositif multimédia, et 3/une version orale pour la performance.

Protocole de la performance :

  • 1) récupérer au fur et à mesure du colloque les enregistrements audio des interventions, grâce à l'aide des techniciens de la salle,
  • 2) les monter et les mixer en direct, depuis la salle, pendant le temps du colloque, en y mêlant voix des chercheurs et voix des poètes "archivés", en une carte postale sonore où la hiérarchie des discours serait mise à plat, où des voix relevant de registres différents se feraient écho, et où certaines phrases apparemment anodines prendraient soudain une tout autre importance...
  • 3) diffuser, à la toute fin du colloque et en présence des intervenants eux-mêmes, ce montage sonore précédé de la lecture d'un petit texte, également écrit pendant le temps du colloque, et revenant sur son propos

Résultat ?

  • J'ai d'abord lu ce qui n'était alors que des notes éparses, mes remarques sur ce qui s'était dit au colloque, les grands axes qui s'en dégageaient, mais aussi sur ce que m'évoquait l'approche sonore d'un tel matériau. J'ai développé l'ensemble et l'ai un peu lissé pour la note d'intention qui est publiée dans le livre issu du colloque Archives sonores de la poésie, Presses du réel, à paraître en 2020.
  • Par ailleurs, la "pièce" sonore, composée en direct, est d'abord une archive sonore du colloque, un ready-made constitué uniquement de bouts d'intervention des chercheurs, et de morceaux d'archives diffusées par eux tout au long du colloque est disponible ici.
  • A noter: je me suis interdit de retoucher au montage après-coup, améliorant juste un peu le mixage, pour garder le caractère "à chaud" de la réaction et parce que ça faisait pleinement partie du protocole de ma performance.